Espace Diamant

Protée / Philippe Adrien


Espace Diamant / Mardi 6 mai / 20h30


Protée / Philippe Adrien
Protée
D’après l’œuvre de Paul Claudel
Mise en scène Philippe Adrien
 
Protée est un drame satyrique d’une extrême drôlerie.
Tirant les fils de la mythologie, Paul Claudel laisse aller sa plume et brode en liberté sur L’Odyssée d’Homène et Hélène d’Eurypide pour composer une farce lyrique qui pique la vanité des hommes, la futilité des femmes et leur humeur volage.
Ainsi, Paul Claudel, réputé grave, sérieux, mystique, peut faire rire !
 
Sur l’île de Naxos, le dieu Protée garde prisonniers la nymphe Brindosier et ses amis, une troupe de satyres. Lasse de leur compagnie, la jeune fille rêve de liberté… Le naufrage de Ménélas et Hélène vont lui permettre d’échafauder un stratagème pour prendre la fuite.
Un spectacle qui fait tomber de leurs piédestaux les héros antiques. Les grands de ce monde sont des hommes comme les autres, semble dire le poète. Le prestige qu’ils affichent, et qu’on leur accorde, n’est qu’un masque. On les découvre cupides, ridicules, opportunistes… À hauteur du commun des mortels.
 
Parodie, esprit de farce, Philippe Adrien reprend tous ces aspects dans la mise en scène inventive, étonnante et désopilante d’une pièce méconnue, rarement jouée et pourtant jolie pépite pleine d’audace. Il nous plonge dans le cinéma burlesque avec les mouvements saccadés du jeu des comédiens.  Le parti pris est énoncé dès le début : une fin de fête où le poète s’endort ivre mort. Idée réjouissante d’autant que de ce sommeil nait l’histoire, entre rêve et cauchemar. Claudel devient Protée et les invités de la soirée sont les autres protagonistes.
 
 
Ce Protée est une pure merveille d’humour et d’audace, avec aussi des éclats de tirades lyriques des plus réjouissantes. Le texte, contemporain des Folies de Méliès, suppose quelques expansions en images dont on aurait tort de se priver, les moyens d’aujourd’hui se prêtant à revisiter les petits miracles du cinéma des origines’.
Philippe Adrien
 
 
Les acteurs mordent à pleine dent cette langue ornée de réjouissantes bouclettes et d’envolées comiques qui frôleraient les plaisanteries de Khâgneux si elles n’étaient gorgées d’humour et d’audace. Eléonore Joncquez, pétillante Brindosier, se distingue, louvoyant habilement entre cabotinage et matoiserie, mais ses compagnons de farces et attrapes ne sont pas en reste et servent en bons potaches ce drame satirique qui célèbre au final le pouvoir fou des poètes…Une joyeuse satire, portée avec malice par des acteurs en verve   La Terrasse
 
Cette jolie pépite (…) est particulièrement bien servie par des comédiens et une mise en scène inspirésEn ces temps de crise, ce spectacle jubilatoire agit comme un antidote contre la morosité! Théâtrorama
 
Avec : Dominique Gras, Eléonore Jonquez, Matthieu Marie, Marie Micla, Jean-Jacques Moreau
Mise en scène : Philippe Adrien
Décors et costumes : Elena Ant
Lumières : Pascal Sautelet, assisté de Maëlle Payonne
Musique et son : Stéphanie Gibert
Vidéo : Olivier Roset
Mouvement : Sophie Mayer
Maquillage : Sophie Niesseron
Direction technique : Erwan Creff
Collaboration artistique : Clément Poirée
 
Production : ARRT/Philippe Adrien. Compagnie subventionnée par le ministère de la Culture et la Ville de Paris, en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête.
 


Critique du Magazine La Terrasse
« Je crains un peu de vous montrer Protée. C’est une bouffonnerie énorme et vous êtes si sérieux. » écrivait Claudel à son ami, le compositeur Darius Milhaud, en septembre 1913, entre la création de L’Annonce faite à Marie et la traduction de la trilogie d’Eschyle. Quelle pétillante pochade en effet ! Tirant les fils de la mythologie, le poète délasse sa plume et brode en liberté sur L’Odyssée d’Homère et l’Hélène d’Euripide pour composer une farce lyrique qui pique à gros points la vanité des hommes, la futilité des femmes et leur commune humeur volage. Nous voici donc sur l’île de Naxos où Protée règne en maître sur un troupeau de Satyres et de phoques passablement délurés. Demi-dieu missionné par Poséidon, il retient prisonnière la nymphe Brindosier, aussi cornue que facétieuse, qui, lasse de sa compagnie, cherche à s’enfuir. Tiens ! Voilà justement que Ménélas débarque d’un rafiot délabré. Le roi de Sparte, lessivé par deux ans de guerre de Troie et une belle Hélène murée dans sa légende et ses colifichets, se laisse abuser et échange sa pimbêche midinette contre Brindosier, précieuse plus rusée finalement que ridicule.
Farce mythologique
Poussé par l’amitié de Renée Nantet-Claudel, fille du poète, Philippe Adrien s’attaque de bon appétit à ce chef-d’œuvre méconnu. Le metteur en scène finit par convaincre et, quitte à forcer le trait, s’amuse avec cette pétulante sotie qu’il bricole à coups de gags, de marionnettes sataniques et d’effets empruntés aux « folies » de Méliès, dans un décor de patronage assumé. Surtout, les acteurs mordent à pleine dent cette langue ornée de réjouissantes bouclettes et d’envolées comiques qui frôleraient les plaisanteries de Khâgneux si elles n’étaient gorgées d’humour et d’audace. Eléonore Joncquez, pétillante Brindosier, se distingue, louvoyant habilement entre cabotinage et matoiserie, mais ses compagnons de farces et attrapes ne sont pas en reste et servent en bons potaches ce drame satirique qui célèbre au final le pouvoir fou des poètes…

Gwénola David / La Terrasse









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