Espace Diamant

Théâtre/Musique / E Supplicante


Mardi 12 mai / 20h30
Tarif A


Mise en scène Serge Lipszyc
Composition Jérôme Casalonga
Scénographie et costumes Toni Casalonga
Avec  Léa Antona Jérôme Casalonga Fanny Chatelain Marie-Ange Geronimi Andréa Lapierre-Antoniotti Serge Lipszyc Claire Mérigoux Christian Ruspini

L’humanité s’est construite dans la migration, le déplacement. Le voyage et l’acceptation de l’autre sont le fil, la matrice qui a marqué l’histoire des hommes.  Aujourd’hui comme hier le monde tremble et vacille et peut trouver s’il le désire le moyen de construire un avenir meilleur. 
Tout est choix et Eschyle, l’un des plus grands auteurs grecs ne nous apprend pas autre chose. Les textes antiques sont les plus forts de nos textes contemporains.   
Ce  texte vient de la nuit des temps.  Cinq voix de femmes pour dire l’horreur du monde. 
Intemporelle, cette tragédie d’Eschyle se prête magnifiquement à une transposition musicale traduite et chantée en Corse par un chœur de femmes. 
Eschyle, notre contemporain!  Comme aurait pu le dire Ian Kott.
L’histoire est un éternel recommencement.  
Nous sommes partis dans l’idée d’une forme mi opératique mi théâtrale avec comme point d’appui l’idée d’une polyphonie contemporaine qui parle d’une seule et même voix. La musique qui est en cours de composition, les choix scénographiques et les costumes renforceront le maillage entre temps anciens et contemporains. 
Ce spectacle est bâti avec la volonté de rechercher un sens originel au chœur grec. Cinq femmes pour dire cinquante suppliantes, c’est cinq timbres vocaux pour dire avec des sensibilités différentes mais aussi  avec force et conviction la question de la violence faite aux femmes. Cinq femmes qui  interrogent l’exil, la fuite, l’hospitalité. 
Face à elles, les hommes. Le père qui guide et conseille, le prince qui écoute, interroge, qui conduit la cité et convoque la démocratie et enfin l’adversaire, le guerrier, le frère qui violente et tue. Ces trois archétypes masculins seront interprétés par des comédiens qui ne chanteront pas et s’exprimeront en français. 
Un voyage de circonstance donc à  la recherche d’un sens originel du chœur grec …

Serge Lipszyc

« L’action des Suppliantes se situe devant un lieu sacré, mais à la frontière de la cité » indique Pierre VidalNaquet. Et dans le cours du texte, Danaos dit : « Mieux vaut, mes filles, vous assoir sur ce tertre consacré 1 aux dieux d’une cité, mieux qu’un rempart cet autel est un infrangible bouclier ».
C’est sur ce double concept de rempart/frontière d’une part, et lieu sacré/temple, d’autre part que le dispositif scénique a été conçu. Il est constitué de 7 panneaux mobiles autoporteurs qui peuvent se combiner par éléments séparés (4  et 3, ou 2, 3 et 2) pour composer des figures qui déterminent des espaces de natures diverses : ouverts, fermés, concaves, convexes, linéaires, brisés, etc…
Chacun de ces panneaux porte en partie des surfaces de plexiglass qui ont la particularité de réagir de manières différentes selon la lumière en vertu du principe des « couches minces ». Eclairées de face ou de profil, elles renvoient de chatoyantes couleurs irisées et changeantes. 
Un objet ou un personnage placé derrière si il est éclairé les rend absolument transparentes. Placées devant un fond noir ou peu éclairé, elles deviennent opaques et se transforment en miroirs.
L’effet miroir, conjugué avec la position semi-circulaire en forme d’abside de temple, a pour conséquence de multiplier les cinq femmes du chœur pour qu’elles deviennent les cinquante filles de Danaos.
Mais ces panneaux peuvent aussi rappeler par leur forme les barrages qui sont dressés aux frontières pour interdire le passage des migrants, et derrière le miroir laisser alors voir par transparence ou par retournement  des barbelés.
Un élément en volume complète le dispositif, simple parallélépipède rectangle blanc ou noir sur lequel le chœur peut s’assoir ou un personnage se tenir debout. 
Toni Casalonga
 
 




Direction de la Culture





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